Forum de l’innovation pour la paix et la sécurité en Afrique de l’Ouest (WAPSI)

Implications de la pandémie de COVID-19 sur la sécurité humaine dans la région de la CEDEAO

MESSAGE DE BONNE VOLONTÉ

Par M. Mahamat Saleh ANNADIF

Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel

9 mars 2022 par visioconférence

Invités distingués;

Mesdames et Messieurs,

  • C’est un honneur pour moi de participer à ce premier forum de l’innovation pour la paix et la sécurité en Afrique de l’Ouest. Je remercie la CEDEAO et ses partenaires de m’avoir invité et d’avoir associé UNOWAS à cet événement.
  • Ce forum arrive à point nommé, au moment où la sous-région ouest-africaine connaît des bouleversements dans son cheminement vers la consolidation de la démocratie, alors même que l’insécurité menace d’anéantir des progrès durement acquis.
  • L’apparition de la pandémie de COVID-19 en 2020 a sans aucun doute accentué les défis de paix et de sécurité auxquels notre sous-région est confrontée.
  • Cette situation très difficile appelle une réflexion approfondie pour trouver des solutions appropriées et permettre à la sous-région de retrouver sa stabilité et de continuer sur la bonne voie de la consolidation démocratique.
  • Ce forum nous offre l’opportunité d’approfondir cette réflexion sur les défis auxquels l’Afrique de l’Ouest est confrontée et les moyens de relever au mieux ces défis.

Excellences, Mesdames et Messieurs,

  • L’environnement sécuritaire dans la sous-région ces dernières années a été dominé par des événements inquiétants, notamment des attaques de groupes terroristes qui détruisent des vies, des biens et des moyens de subsistance, exerçant une pression insupportable sur les ressources des gouvernements des pays du bassin du lac Tchad et de la Sahel, notamment au Burkina Faso, au Mali, au Niger et au Nigeria.
  • D’autres incidents dans le nord de la Côte d’Ivoire, au Bénin et au Togo démontrent que la menace tant évoquée d’actes de terrorisme se déplaçant du Sahel vers les pays côtiers du golfe de Guinée est une réalité.
  • Malheureusement, les civils sont les plus touchés par ces attaques qui entraînent des pertes en vies humaines, la destruction d’infrastructures sanitaires et éducatives et des déplacements de populations.Il est important de noter que la pandémie de COVID-19 a exacerbé les facteurs de conflit existants avec des implications pour la paix et la stabilité dans la région.
  • Parmi ces facteurs, il y a, entre autres, les inégalités sociales, la pauvreté et l’absence des services de base tels que les soins de santé, l’eau potable, l’éducation ; nous pouvons également supprimer l’exclusion et la marginalisation de certains segments de la population, en particulier les femmes, les jeunes et les personnes vulnérables ; des taux de chômage élevés, touchant particulièrement les jeunes ; des processus politiques polarisés, dans un contexte d’insécurité causée par l’extrémisme violent ainsi que des menaces liées aux tensions intercommunautaires.
    Les efforts doivent être axés sur la résolution de ces causes profondes de conflit pour assurer la paix et la stabilité

Excellences, Mesdames et Messieurs,

  • Comme je l’indiquais au début de mon propos, et comme vous le savez tous, la sous-région ouest-africaine traverse actuellement des turbulences en matière de gouvernance démocratique caractérisées par des changements non consensuels de constitutions et des coups d’État militaires, notamment au Mali, en Guinée et en très récemment au Burkina Faso.
  • Cette recrudescence des coups d’État est souvent la conséquence de pratiques politiques totalement en décalage avec les aspirations des populations.
  • Notamment un manque d’inclusivité et de consensus dans les processus de gouvernance et de prise de décision.
  • L’engagement actif de la CEDEAO face aux crises au Burkina Faso, en Guinée et au Mali doit être salué. J’ai également effectué des missions conjointes avec la CEDEAO en Guinée et au Burkina pour échanger avec les parties prenantes sur la question du retour à l’ordre constitutionnel.
    La MINUSMA est également pleinement engagée auprès de la CEDEAO au Mali dans le même esprit.
  • Je salue également la décision des chefs d’État de la CEDEAO de réviser le Protocole additionnel de 2001 sur la démocratie et la bonne gouvernance en vue de l’adapter aux évolutions récentes. Cette réforme devrait fournir l’occasion de répondre aux griefs sous-jacents liés aux changements constitutionnels, aux limites de mandat et à d’autres dynamiques de gouvernance politique.

Excellences, Mesdames et Messieurs,

  • Malgré les nombreux défis auxquels l’Afrique de l’Ouest est confrontée, la sous-région continue également de progresser dans de nombreux domaines.
  • Les exemples des récentes élections présidentielles réussies au Cabo Verde et en Gambie, ainsi que les expériences de dialogue politique en Côte d’Ivoire et au Niger en sont quelques exemples.
    Ce forum devrait également explorer les moyens de renforcer et de multiplier ces exemples dans la région.
  • Cela contribuerait à promouvoir la paix, la stabilité et le développement dans la région.
  • Pour ma part, je réitère ma disponibilité et celle d’UNOWAS à travailler en étroite collaboration avec la CEDEAO pour accompagner les Etats et les peuples de la sous-région dans leurs efforts pour la paix, la stabilité et la prospérité.
  • Je vous souhaite des délibérations fructueuses et vous remercie de votre aimable attention.

FINIR.